lundi 2 avril 2012

La fin du Quizz de Claire.



Aurions-nous été trop gentils ? Et quand bien même, ne pouvons-nous pas parfois témoigner d'un peu de commisération en chuchotant quelques indices ? D'autant que nous sommes certains que même sans la très alléchante charlotte aux fraises, notre inconnu un peu las aurait été démasqué. Aussi célébrons comme il se doit le triomphe de Jérôme qui sut rendre son nom à Bruce Dern, que nous n'aurions pas spontanément célébré si Bruno ne nous l'avait suggéré.

Jérôme, fidèle et suave visiteur aux commentaires toujours pertinents, vous avez déjà pu savourer votre victoire en étant, avant même la proclamation officielle des résultats, couvert d'éloges. Voyez votre nom cette semaine en noir sur gris sur Soyons-Suave et recevez de notre part de sincères félicitations.



Evidemment, le Quizz de Claire était un peu ardu dans la mesure où la photo choisie était tirée d'un film dans lequel le jeune Bruce n'a pas encore l'honneur de l'affiche, "Hush Hush Sweet Charlotte" de Robert Aldrich, qui lui permit tout de même de tourner face à Bette Davis, dans le rôle de son malheureux amant, ce qui est assez suave pour un début de carrière.

Né en 1936, Bruce Dern débuta sa carrière à la télévision et, par un mystère que personne n'explique, fut cantonné à des apparitions dans des flashbacks au cinéma (le Aldrich pré-cité et avant cela le marin brutalisant la mère de Marnie dans le film d'Hitchcock du même nom) avant de pouvoir intégrer le fil narratif plus classique d'une histoire dans des productions Roger Corman.



Si on a pu l'apercevoir en arrière plan dans "On achève bien les chevaux", c'est à partir des années 70 qu'il va enfin pouvoir s'attaquer à des rôles plus denses : achevant John Wayne d'une balle dans le dos dans "The Cowboys", menaçant de faire exploser le stade accueillant la finale du Super Bowl dans "Black Sunday" ou escroquant tout ce qui passe à sa portée dans "Complot de famille", le dernier film réalisé par Hitchcock.

Doit-on en conclure qu'on ne lui confie que des personnages détestables ? Loin s'en faut : il sera le garde-forestier de la dernière forêt sur terre dans le quelque peu négligé "Silent running". Bruce tue peut-être beaucoup de monde mais il aime aussi les arbres ce qui rachète bon nombre de ses fautes.




La carrière de Bruce Dern suivra par la suite son évolution physique qui le fit évoluer de jeune premier fort fréquentable à une sorte de Jean-Luc Bideau à peine plus sensuel jusqu'à devenir aujourd'hui une gueule dont ne se privent plus les réalisateurs amateurs de visages avec un peu de relief.

Après un passage à vide dans les années 80/90, il est de retour. Il sera d'ailleurs dans le prochain Coppola, qui se devait d'apporter, lui aussi, sa pierre à l'édifice du film gothique. Sortie le 11 avril.



Le 1er décembre 2010, Bruce Dern qui n'est pas qu'un homme mais aussi un père et un ex-mari, vécut sans doute un moment troublant en inaugurant son étoile sur Hollywood Boulevard en compagnie de Laura Dern, sa fille, et Diane Ladd, avec laquelle il fut marié de 1960 à 1969. Il semblerait que cette triple célébration n'ait pas été due à un emploi du temps surchargé du comité des étoiles mais à la volonté de célébrer une famille qui sut rester unie malgré les aléas de la vie.


Mais avouons-le, Bruce Dern est un peu un prétexte pour revenir sur "Hush Hush Sweet Charlotte", qui, comme tout le monde le sait, devait réunir une nouvelle fois, après le triomphe de "Baby Jane", Bette Davis et Joan Crawford et qui finalement opposa Bette et Olivia de Havilland, Joan Crawford déclarant forfait après quelques jours de tournage, officiellement pour maladie, officieusement pour Bette Davis.

N'est-il pas invraisemblable que personne n'ait eu l'idée résolument suave de partir à la recherche des séquences tournées par Joan et de les réunir, même pour des suppléments d'une ressortie DVD du film ? Ou bien ces bobines sont-elles entre les mains d'un collectionneur qui pour rien au monde ne s'en séparerait ? La chose était bien arrivée à deux numéros de "A star is born" avec Judy Garland, coupés après la sortie et retrouvés 35 ans plus tard dans le garde-meuble d'un mystérieux amoureux du 7ème art !






Une poignée de photos c'est peu. Une poignée de photos ce n'est pas assez.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Sans vouloir minimiser l'immense talent de Jérôme, la photo de la charlotte était vraiment un cadeau pour un premier indice. C'est l'indice que j'aurais donné en dernier, mais ce n'est pas moi qui fais les règles.
On retrouvera dans ce film Agnès Moorehead, autre suave icône des garçons sensibles. Il est assez effrayant de penser que dans ce film, Bette Davis n'avait que 56 ans et Olivia de Heavy-Land 48 ! On ne vieillit plus de la même façon aujourd'hui. Choisirait-on Kim Basinger et Sandra Bullock aujourd'hui (même âge que BD et OdH) pour jouer deux femmes un peu vieillissantes ?
Bruno

soyons-suave a dit…

Sans oublier Mary Astor... Loin du Faucon Maltais. Autres temps et autres techniques régénératrices des cellules Bruno.