lundi 23 avril 2012

La fin du Quizz de Bruno.



Ah Stéphane, Stéphane, Stéphane ! "Oui, nous sommes là tous les trois" pourriez vous répondre, ce à quoi nous demanderions : "Mais qui êtes-vous ?". Mystérieux et très suave visiteur, il vous aura fallu une réponse et une seule pour identifier Edie Adams et arrêter rapidement un Quizz qui pouvait sembler fait pour durer. Il n'est pas impossible que votre triomphe express n'ait légèrement frustré Bruno mais pas d'inquiétude : Bruno est suave lui aussi.

Vous voyez donc votre nom en noir sur gris cette semaine sur Soyons-Suave et recevez nos félicitations enthousiastes. Suaves visiteurs un conseil : ouvrez l'oeil et le bon. Voici indubitablement un adversaire de taille. Et c'est très excitant.


Comme vous l'indiquiez d'ailleurs, Stéphane, la capture d'écran aimablement proposée par Bruno était bien extraite de "Guêpier pour trois abeilles"/"The Honey Pot" de Mankiewicz qui, en 1967, réunissait un casting éblouissant : Rex Harrison bien sûr, mais surtout Capucine, Susan Hayward, Maggie Smith et Edie Adams. Que le film n'ait pas été un franc succès n'est finalement pas vraiment étonnant tant il est étrange par certains aspects. Mais regardé aujourd'hui, il distille une suavitude due à son 60's look, qui convient parfaitement pour parler d'Edie Adams.

Rousse flamboyante, Edie (ou Edith) Adams était pourtant dans les années 50 une des nombreuses pin-up blondes aux talents multiples qu'on appréciait autant pour leur plastique que pour leur faculté à se moquer d'elles-mêmes. Remarquée après avoir été élue "Miss télévision", elle va prendre ses marques dans la petite lucarne, notamment dans le show de celui qui va devenir en 1954 son mari, le comédien Ernie Kovacs, dans lequel elle parodie régulièrement Marilyn de façon hilarante.


Mais à la différence de certaines de ses consoeurs, Edie Adams est également une comédienne au timing comique proche de la perfection. Elle est belle, sa voix est de velours et elle est désopilante : on la retrouve donc aussi à Broadway, à 2 reprises mais quelle reprises.

Elle est la soeur de Rosalind Russel dans "Wonderful Town" en 1953 mais surtout, elle crée "Lil' Abner" en 1956, comédie musicale adaptée de la bande dessinée du même nom pour laquelle elle va obtenir le Tony de la meilleure comédienne. Pour ce rôle elle avait dû refuser d'incarner Cunégonde dans le "Candide" que préparait Leonard Bernstein. Et avouons qu'il est suave de dire non à Leo.



Edie Adams va véritablement se révéler à partir de 1962 et au départ pour une raison funeste : le décès de son époux à l'âge de 42 ans. A sa mort, Edie découvre qu'il doit une fortune colossale au fisc qu'elle doit donc rembourser. Elle accepte tout, tourne à tours de bras, anime un show sur ABC pendant un an et entame un bras de fer afin de récupérer la garde des filles de son défunt mari.

Voilà pourquoi l'essentiel de sa filmographie se situe entre 1963 et 1967, des comédies, parfois débridées et de purs produits de cette décennie comme le trop rare "The Oscar", bien placé dans la liste des films "tellement mauvais qu'ils sont exceptionnels".




Devenue rousse, Edie Adams va devenir une des trois personnalités les plus connues de la télévision et surtout connaître une popularité différente des Stella Stevens, Barbara Eden et autre Elke Sommer avec lesquelles on peut éventuellement la confondre.

Edie Adams est certes très sexy mais jamais agressive ou dérangeante dans sa sensualité. Elle semble d'ailleurs toujours accompagner ses apparitions d'un clin d'oeil qui montre qu'elle n'est pas dupe. Edie Adams serait en quelque sorte une Jayne Mansfield qui n'aurait pas mal tourné.




Pendant près de 20 ans, Edie Adams fut la porte parole des cigares Muriel dans des publicités qui devraient figurer dans toute anthologie du glamour et, éventuellement, donner lieu à une sortie en dvd, ce qui serait une première et violerait sans doute la totalité des articles de la loi Evin.





Décédée en 2008, Edie fut drôle, belle et ensorcelante. Définitivement une femme Soyons-Suave...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo à Stéphane, j'aimerais savoir ce qui l'a mis sur la voie.

Bruno

Stéphane a dit…

cher Bruno,
c'est le fond de l'image qui m'a mis sur la voie: les colonnes corinthiennes et la demi-porte baroque (qui dans le film joue un rôle crucial puisque c'est le monte-plat de Macfly - Cliff Robertson, butler de Rex Harrison)signent une atmosphère très vénitienne. Ensuite c'était évidemment un film des années 60, et les bijoux semblent très Bulgari...j'ai néanmoins peur que cette victoire demeure unique!
Stéphane

Anonyme a dit…

Et pourtant j'ai esssayé de cadrer avec le moins de décor possible, mais vous avez l'oeil, bravo !
Bruno